Roman d’apprentissage féministe – un classique de la littérature italienne

Découvrez la chronique de Christelle

Issue d’une famille pauvre, Modesta naît en Sicile au début du 19e siècle. Illettrée, elle subit un inceste répugnant par celui qui semble être son père. Elle puise dans ses souffrances toute sa rage de vivre et sa force. Elle est prête à tout pour se libérer de sa condition. Solitaire, sans pitié, redoutable, elle n’hésite pas à séduire pour arriver à ses fins.

Elle ne sait pas aimer, on ne lui a pas appris, mais malgré ses traumatismes, son parcours de vie va l’amener à connaître l’amour, la douceur, l’empathie et même la joie.
Ambitieuse et courageuse, Modesta s’élève progressivement en parcourant les strates de la société, bousculant les conventions sociales de son époque ! Elle entreprend un cheminement personnel vers la liberté, sans regrets et sans remords.

Ce livre est une claque ! L’écriture de l’auteure suit le parcours intellectuel de Modesta, au fur et à mesure que le personnage se transforme, son style se libère, le texte s’illumine, il emporte le lecteur. Ce roman est impudique, parsemé d’érotisme et de sensualité, l’auteure a créé une muse guerrière et intransigeante.

Il y a du Duras dans ces désirs tabous et du Stendhal dans ces dialogues nocturnes enflammés ! L’art de la joie est un roman d’apprentissage féministe dont la prose littéraire souvent crue peut choquer et déranger les lecteurs, mais aussi les bouleverser. Un classique de la littérature italienne à ne pas manquer.